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Sur le tournage du "Mountain Talk 2" de Mountain Change Makers

Dernière mise à jour : 8 juil.

Nous étions conviés le soir du jeudi 3 juillet 2025 pour participer au tournage de l'édition #2 du "Moutain Talk", une émission pour parler transition écologique des territoires en montagne organisée par le média Moutain Change Makers. Retrouvez-ici l'avis de la jeune qui vous décrit la soirée dans tous ses détails !


Crédit photo : Claire Durnez
Crédit photo : Claire Durnez

Sur le départ


               Départ de Bourg-Saint-Maurice à 16h15 pétantes. Rdv sur le rond-point des Arcs sur lequel je retrouve le skieur et freerider Gaëtan Gaudissard habillé d'une casquette POW et d'une chemise hawaïenne bleue-violette avec qui je vais partager le trajet jusqu'à Annecy. Laureline Chopard, présidente de Protect Our Winters (POW), arrive pile à l'heure au volant de sa Dacia bleue et c'est parti pour une aventure routière de deux heures au milieu des montagnes ! Avec POW, on a fait du covoiturage un the must, mais c'est aussi bien plus que ça - on troque la solitude de la route pour un moment de partage et de rires. Tandis que je pique un somme musique dans les oreilles, Laureline et Gaëtan discutent passionnément de leurs occupations, entre rénovation d'une maison d'un côté et l'arrivée tant attendue de la haute saison pour le restaurant de l'autre. J'en profite pour chipper le chargeur de Laureline et brancher mon téléphone proche de la mort car je n'ai pas d'emplacement avec électricité au camping. Après deux belles heures de route et quelques embouteillages en arrivant dans la périphérie d'Annecy, on arrive enfin au Podium à Poisy.


               L'espace est spacieux et dispose d'un espace extérieur pour s'asseoir et discuter. Nous sommes accueillis autour d'un verre de différentes boissons locales que je n'hésite pas toutes à tester (ma préférée, le thé glacé). Beaucoup de nouveaux visages que je reverrai ensuite sur le plateau télé. Je retrouve aussi Valentine Loquais que j'ai déjà rencontrée lors d'une projection POW - La Voie des Glaciers à Aime-la-Plagne. Mathieu Navillod, président d'UBAM, arrive quelques minutes plus tard, avec son éternel tee-shirt rouge flash Atomic et sa casquette verte kaki tout en arborant avec fierté sa nouvelle moustache. L'heure file à toute vitesse et c'est le moment de rejoindre le plateau...


               Le tournage a lieu dans une salle de spectacle. Sur la scène, une grande table en bois massif aux allures géométriques et équipée de multiples micros. L'espace est complètement aménagé : câbles de partout, caméras et projecteurs braqués sur la scène. On nous explique rapidement le déroulé de la soirée : 3 sessions d'échange dont une divisée en deux concernant la question des JOP 2030. Vient le moment des consignes : pas de bruit pendant le tournage, les téléphones sont éteints pour éviter toute interférence avec les caméras.


Sur le plateau - crédit photo : Claire Durnez
Sur le plateau - crédit photo : Claire Durnez

Le train en montagne : pourquoi reste-t-il à quai ?


               Les premiers intervenants sont appelés sur le plateau pour discuter de la question du train en montagne. On retrouve sur scène Valentine Loquais, cheffe de projet mobilités à l'APTV, Joël Giraud, député des Hautes-Alpes, Claude Haegi, ancien maire de Genève, Béatrice Leloup, directrice territoriale du réseau SNCF en AURA et Grégory Guzzo, fondateur de l'Agence "Distinctiv". L'idée de cet échange est de comprendre pourquoi le train reste à quai en montagne. Pendant une heure, les divers participants évoquent plusieurs problématiques et pistes de réponses. On retiendra le constat fait d'un faible nombre de trains en circulation, notamment TER dont la conséquence est une intégration territoriale limitée des espaces en montagne. Mme Loquais soulignait également le fait qu'en dehors des hautes saisons, les territoires restaient habités et que le tourisme ne devait pas être le seul critère pour décider du nombre de trains en circulation.


Crédit photo : Claire Durnez
Crédit photo : Claire Durnez

               Avec la présence de l'ancien maire de Genève Claude Haegi, l'occasion de comparer la situation au cas ferroviaire suisse s'est ensuite présentée : en effet, la Suisse se distingue de loin grâce à son large réseau de train qui desserre avec facilité les espaces montagnards. Le député des Hautes-Alpes Joël Giraud évoque également que certaines destinations très touristiques ne sont pas assez bien desservies comme Chamonix qui ne disposent pas de trajet directs, un problème selon lui notamment pour le confort des voyageurs. La possibilité de rétablir des trains de nuit en plus grand nombre a également été abordée. La discussion s'est terminée sur élan d'espoir apporté par les JOP 2030 dans les Alpes Françaises qui pourraient encourager la construction d'infrastructures ferroviaires et augmenter le nombre de trains en circulation dans l'objectif de l'accueil du public.

               J'ai beaucoup apprécié ce premier échange qui apportait une diversité de points de vue sur cette question. Il était bien dommage que certains des intervenants ne puissent pas développer plus longtemps leur point de vue, notamment le maire de Genève mais ce sont les impératifs du plateau télé.


Les Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver - Alpes 2030 - quelles perspectives ?


               Après une courte pause, le temps de souffler un peu et de changer d'intervenants sur le plateau, le débat s'est poursuivi autour des Jeux Olympiques et Paralympiques qui seront organisés en 2030 dans les Alpes Françaises. Les intervenants sur le plateau étant nombreux et l'échange a été divisé en deux groupes dans lesquels nous avons retrouvé Mathieu Navillod pour Une Bouteille À La Mer (UBAM), Laureline Chopard pour Protect Our Winters France , Camille Rey-Gorrez pour Mountain Riders, Romain Riboud pour la Fédération Française de Ski - FFS ou encore Yvan Chaix, directeur de l'Agence Départementale de Développement Economique et Touristique des Hautes-Alpes.

La première discussion s'est tournée vers le message que les JOP 2030 devaient porter. Yvan Chaix s'est notamment exprimé sur l'importance de la valorisation du patrimoine et de la culture que ces jeux allaient permettre pour les espaces montagnards. Romain Riboud a ajouté que ces futurs JOP devaient être abordés différemment des jeux d'hiver de 68 ou 92 car le contexte est totalement autre notamment sur le plan climatique où les consciences sont mieux informées. Il est important de prendre en compte l'héritage que ces jeux pourraient laisser, c'est-à-dire de penser à l'après-jeux (réutilisation d'infrastructures, entretien des bâtiments). Pour faire une petite parenthèse, le film Retour de flamme de Fabien Maierhofer a exploré un ensemble d'infrastructures olympiques abandonnées à la suite des jeux d'hiver.

               Le second échange, qui a eu lieu entre les associations précédemment présentées et M. Yvan Chaix, s'est porté sur l'importance de la voix et participation citoyenne pour l'élaboration de ces jeux. Cela fut l'occasion idéale pour Laureline de présenter le projet de Convention Citoyenne Olympique (CCO) porté par l'association Protect Our Winters. Le but de cette CCO est d'inviter les citoyens du bassin annécien - Thônes - Aravis à réfléchir sur une série de mesures collectivement débattues à proposer aux pouvoirs publics et instances organisatrices des jeux. Yvan Chaix a soutenu cette initiative tout en proposant aux 3 associations d'organiser des évènements similaires dans le reste du territoire alpin.


Intervention de Laureline Chopard - Crédit photo : Claire Durnez
Intervention de Laureline Chopard - Crédit photo : Claire Durnez

Cet échange fut aussi le moment idéal pour Mathieu d'évoquer son enfance et sa carrière de skieur professionnel. En effet, ayant grandi à Tignes, Mathieu est bercé depuis petit par les montagnes et ses loisirs sportifs mais il assiste également avec regret au manque de neige croissant pour la station. Selon lui, si les Jeux Olympiques et Paralympiques inspirent beaucoup d'émerveillement, ils ne doivent pas en rester là : pour lui, bien que les JOP de Paris 2024 ont rempli leurs promesses d'émerveillement, ils ont été aussi le théâtre de beaucoup d'injustices sociales et environnementales que les JOP 2030 doivent veiller à ne pas reproduire.


Mathieu Navillod sur le plateau - Crédit photo : Claire Durnez
Mathieu Navillod sur le plateau - Crédit photo : Claire Durnez

J'ai adoré cet échange notamment pour la volonté de ces associations de vouloir faire bouger les choses et d'établir à la fois un dialogue avec le corps citoyen mais aussi les décideurs, représentés ici par le directeur de l'Agence Départementale de Développement Economique et Touristique des Hautes-Alpes. Cependant, je trouve qu'il est dommage d'avoir rassemblé les 3 associations sur la même session du plateau télévision : en effet, ces dernières ont un avis similaire et vigilant sur les JOP 2030 ce qui n'a pas donné lieu à un vrai débat, les associations se rejoignant sur de nombreux points.


Conclusion du tournage et apéro dînatoire


               L'émission s'est terminée sur un échange autour du média Mountain Change Makers et de la volonté de ses fondateurs de faire de lui un laboratoire d'actions permettant à ses auditeurs et lecteurs de s'informer sur une pluralité de thèmes touchant à la montagne dont la transition écologique.


Un échange passionné entre Mathieu, Romain et Gaëtan - Crédit photo : Claire Durnez
Un échange passionné entre Mathieu, Romain et Gaëtan - Crédit photo : Claire Durnez

L'après-tournage s'est déroulé à l'extérieur du Podium autour d'un petit apéritif dinatoire pendant lequel j'ai eu la possibilité de rencontrer et de discuter avec différents profils autour de spécialités savoyardes. Le retour s'est fait à nouveau en covoiturage avec Laureline et Gaëtan dans le calme et la bonne humeur tout en profitant du paysage nocturne

des bords du lac d'Annecy !

© 2020 édité par l'Association Loi 1901 "Une Bouteille À La Mer" - 95 impasse des hauts du mûrier 73700 Bourg-Saint-Maurice 

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